mercredi 2 mars 2011

Crash d'un mirage 2000 en Creuse

Les riverains témoignent après le crash d'un Mirage 2000, hier soir, à Saint-Oradoux. Les deux pilotes de l'avion n'ont toujours pas été retrouvés.

L'épave du Mirage 2000 de la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) disparu depuis mardi soir des radars au-dessus de la Creuse avec à son bord un pilote et un navigateur, a été retrouvée dans la matinée.

« L'épave de ce Mirage 2000 a été localisée sur la commune de Saint-Oradoux-près-Crocq au lieu-dit Le Mouneix", précise dans un communiqué la préfecture de la Creuse, indiquant avoir "déclenché le plan Sater (NDLR: Sauvetage aéro-terrestre) et coordonné, durant la nuit, les opérations de recherches ».

« Les pilotes n'ont pas donné signe de vie depuis hier soir » et « aucun écho de balise" n'a été capté "pour l'instant », indique le préfet Claude Serra.

L'appareil est tombé près d'un étang et, « en heurtant le sol, a fait un énorme cratère qui s'est rempli d'eau », compliquant les recherches près de l'appareil, a-t-il ajouté.

« Un périmètre de sécurité a été instauré sur les lieux de l'accident. La départementale 9 reliant les communes de Crocq et La Villetelle a été fermée pour faciliter les recherches. Une déviation a été mise en place », selon le communiqué de la préfecture.

« Les recherches sont en cours », explique le commandant Eric Trihoreau, chef du département médias du Sirpa (service d'informations et de relations publiques des armées) Air, évoquant des conditions météorologiques "très défavorables" et un "très fort brouillard".

« Un hélicoptère de l'armée de l'air chargé des recherches a dû se poser », a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas de nouvelles du pilote ni du navigateur qui sont activement recherchés », avait-il indiqué.

Selon un communiqué du SIRPA Air, l'avion effectuait "une mission d'entraînement au vol de nuit très basse altitude ».

« L'alerte donnée, des recherches ont immédiatement été lancées par l'armée de l'air (hélicoptères Puma de la base aérienne de Cazaux et Fennec de la base aérienne de Villacoublay), par la gendarmerie et les pompiers de la Creuse, renforcés par des éléments de l'armée de terre », selon le communiqué.

45 gendarmes, 25 pompiers ainsi que des militaires du camp de La Courtine ont participé aux recherches interrompues entre 5 h 30 et 7 heures.

« Un énorme souffle »

La rédaction a pu recueillir un certain nombre de témoignages des riverains de la zone de crash. Yvette Bellet se trouvait, en famille, à Banneix, mardi soir.

Ce village de la commune de La Villetelle, se trouve à quelques centaines de mètres de la zone du crash : « On regardait la télévision quand on a senti un énorme souffle puis une déflagration. On a cru qu’un bâtiment s’était écroulé. On a eu très peur. On est sortis de la maison, mais on n’a rien vu. C’est ma soeur, en allant travailler ce matin, qui a vu des traces sur la route et a vu que l’eau de l’étang du Mouneix était marron. Elle a immédiatement appelé le maire. »

Jacques Boeuf, maire de La Villetelle, commune limitrophe de Saint-Oradoux ,a découvert l’avion à 8 heures du matin. Il l’a bien entendu passer , la veille : « Nous sommes habitués à entendre passer des avions militaires à basse altitude, entre 21 heures et 23 heures. J’ai senti qu’il y avait quelque chose d’anormal, parce que brusquement les feux se sont éteints. En revanche, Jacques B?uf n’a pas entendu de déflagration : J’étais à côté de mon tracteur qui tournait. »

Le maire de la Villetelle a eu la confirmation par la gendarmerie vers 23h40, qu’il s’agissait d’un accident.

« On m’a prévenu tôt ce matin, qu’il y avait des traces sur la route de Crocq. Je suis parti au lever du jour et j’ai vu des traces des débris sur la route . Je me suis engagé dans un pré que j’exploite et j’ai découvert des morceaux de parachute dans les arbres. L’avion s’est écrasé à la queue d’un petit étang d’environ 500 mètres carrés. Il s’est enfoncé profondément dans la boue sur plusieurs centaines de mètres d’une zone marécageuse. Ca formait comme un cratère, mais je n’ai pas vu l’avion. J’ai appelé immédiatement la gendarmerie et je ne me suis pas approché. »

Source: La Montagne/Le Populaire

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